Rapport d'Activité de Juin - Septembre 2020

FUPRODESH

Gestion de l’association

Appui aux activités du centre, y compris suivi familial. Rachel Cruz a assuré en appui à Carlos Bustillo l’aide à la résolution de conflits au sein de la famille Turcios.

Exécution de tâches administratives :

  • Paiements à Fournisseurs
  • Paiement des salaires
  • Paiement des prestataires
  • Fermeture du compte Internet de La Cuesta
  • Participation à la recherche d’un local à louer, études et propositions pour la poursuite du fonctionnement du centre. Nous nous sommes heurtés au refus de la famille.
  • Démarches auprès de la banque FICOHSA
  • Organisation du traitement des factures et des reçus en coordination avec le comptable
  • Suivi du parrainage.

CENTRE NUTRITIONNEL, EDUCATIONNEL ET SOCIAL LA CUESTA2

Rapport qualitatif sur les actions réalisées durant la période de pandémie, de la seconde quinzaine de mai à la seconde quinzaine de Septembre.

Le temps s’est écoulé à une vitesse vertigineuse et de façon insaisissable. Cela fait 6 mois que le pays s’est trouvé sous la menace d’une épidémie mortelle et que nous avons reçu des instructions sur la conduite à suivre : les autorités ont pris des mesures de prévention et de confinement, et chaque citoyen, de son côté  a fait ce qu’il pouvait pour éviter d’être atteint par cette pandémie mortelle.

Sans l’ombre d’un doute, ça a été une période de grandes difficultés en raison du pilotage défectueux des structures de santé, avec des phénomènes de corruption et d’impunité caractéristiques de l’administration actuelle, au détriment des couches les plus vulnérables de la population hondurienne.

Dans le quartier de La Cuesta, qui est notre zone d’intervention, l’impact a été très violent, car la population ne survit que par l’économie informelle, et il y a eu en outre quelques décès au sein de la communauté.

Quel en a été l’impact, jusqu’à ce jour, sur les enfants, les adolescents et les familles de La Cuesta ?

La stratégie du gouvernement, depuis mi-mars jusqu’au mois de Septembre a été essentiellement de confiner la grande majorité de la population, en autorisant 1 seul déplacement (à date préfixée) tous les 15 jours, avec fermeture de la grande majorité des établissements, publics ou privés, ce qui a plongé la population dans le désespoir.

Les enfants et les jeunes bénéficiaires du centre ont été logés à la même enseigne, y compris dans le domaine éducatif qui les concerne plus particulièrement.

Le ministère de l’éducation continue à appliquer son plan d’action reposant sur des classes virtuelles, mais sans que soit créée aucune plateforme pour que tous, maitres, élèves et parents puisse avoir accès à la technologie nécessaire pour que ce dispositif puisse obtenir les résultats qui en étaient attendus. Ce sont les enseignants et les parents qui doivent financer l’accès à Internet pour pouvoir accomplir les tâches quotidiennes imparties par le programme, ce qui entraine l’échec massif du dispositif. Les mamans, pour le plus grand nombre essayent de faire réaliser ce que demandent les enseignants à leurs enfants, mais une bonne partie d’entre elles se sentent fatiguées et désespérées du peu de progrès qu’elles constatent chez leurs enfants.

 

Quelques points importants à souligner sur le plan éducatif de nos enfants et de nos jeunes :

  • Une bonne partie (de 30 % à 40 %) des enfants de primaire n’ont pas faits les progrès attendus jusqu’ici.
  • Les enfants dont nous avions constaté les retards d’apprentissage ou souffrant de difficultés intellectuelles ont vu leur situation se détériorer et leur retard s’est encore aggravé.
  • Nous avons eu 2 réunions avec les mamans des plus petits dont la situation est la plus difficile pour recueillir leur avis sur cette situation. La majorité  d’entre elles sont conscientes que leur enfant devra redoubler, et compte tenu de ce que nous savons de la faiblesse de ces enfants, Katherine et moi sommes du même avis que les mamans. Mais c’est en définitive le ministère de l’éducation qui déterminera quelle est la meilleurs solution[1].
  • Pour ce qui est des adolescents du secondaire, la situation est un peu meilleure, parce qu’ils sont plus indépendants, et même avec des difficultés ils ont essayé de faire face à leurs obligations scolaires. Il n’y a eu de vraie difficulté d’adaptation que pour deux d’entre eux.
  • Nous, les éducateurs du Centre, nous sommes restés en contact avec tous les enseignants du jardin d’enfant et de l’école primaire, et nous avons coordonné avec eux des actions de soutien et d’aide à quelques enfants qui en avaient particulièrement besoin.
  • Yahaira Valladares [étudiante et parrainée] a été un pilier dans toute cette relation entre les enseignants, les parents et les enfants, en dépit des impacts de cette situation sur le déroulement de ses propres études, raison pour laquelle nous lui avons apporté toute l’aide nécessaire dans ce domaine.

En résumé, sur le plan éducatif des plus jeunes des enfants bénéficiaires du Centre, nous sommes persuadés qu’il faudra un très gros effort de remise à niveau de ceux qui ont éprouvé les plus grosses difficultés, et il faudra redéployer un plan un plan de suivi, avec implication des mamans qui souhaitent que leurs enfants progressent.

L’autre activité de grande importance du Centre pendant cette période a concerné l’activité nutritionnelle. Compte tenu de l’absence ou de la faiblesse des aides émanant des pouvoirs publics, nous avons fait en sorte que les familles bénéficiaires disposent au moins des aliments de base.

Nous avons donc, en relation avec notre fournisseur, fourni depuis juin, et jusqu’à ce jour, tous les 10 ou 15 jours, une dotation d’aliments de base. Nous avons ainsi fourni 315 lots au bénéfice de 35 familles et de leurs 140 membres, d’un coût moyen de 500 Lempiras (18 €).

Nous voulons souligner qu’ici encore notre tutrice Yahaira a constitué la courroie de transmission qui nous a permis de maintenir le lien avec les familles, elle s’est chargée de l’organisation de la distribution et a permis de bien maitriser cette opération.

Nous souhaitons souligner quelques autres aspects :

  • Nous sommes venus plusieurs fois au centre nutritionnel, ce qui nous a permis d’apporter un témoignage de solidarité avec les familles et de renforcer notre lien de proximité.
  • Nous avons eu des réunions avec les jeunes tuteurs et leur avons proposé des orientations sur leurs activités pendant  cette période d’isolement social et sur la gestion de leur emploi du temps.
  • Nous avons fourni une aide financière pour aider deux jeunes à payer les frais d’une installation d’Internet.
  • Nous avons effectué 4 visites dans le but de trouver un local où pouvoir faire fonctionner le Centre à l’avenir, et nous avons trouvé une installation qui pourrait convenir dans cet objectif.
  • Nous nous sommes réunis avec la famille Banegas-Reyes courant Août et leur avons remis une note concernant le plan de redémarrage avec une phase expérimentale a effectif limité.
  • Nous avons, avec l’aide de Rachel Cruz, effectué une médiation familiale à l’occasion de mauvais traitement à la jeune Cherly Turcios qui avait été mise à la porte de la maison et nous avons finalement obtenu que les choses reviennent à la normale et que Cherly retourne à la maison.
  • La jeune Astrid Alexandra Alvarez est partie aux Etats-Unis avec une tante, avec le consentement de sa maman, en raison de la situation financière très difficile dans laquelle elle se trouve. Astrid va rejoindre son père aux USA.
  • Nous sommes restés en contact permanent avec la Présidente de la Fondation,  Isidora Velasquez, avec qui nous avons essayé d’apporter les solutions aux problèmes au fur et à mesure qu’ils apparaissaient.
  • Nous sommes restés en communication avec les parrains, et nous avons constitué les dossiers de quelques enfants pour leur entrée dans le dispositif de parrainage.

Ce rapport se fait l’écho de ce que nous avons réalisé jusqu’ici, et se veut une manifestation de notre reconnaissance et de nos remerciements  aux organisations  qui continuent à nous aider fraternellement depuis la France, ainsi qu’à la fondation FUPRODESH.

Carlos Bustillo, Katherine Montoya

28/09/2020


[1] La politique du ministère de l’éducation est de ne pas autoriser le redoublement, sauf cas tout à fait exceptionnel. (NdT)

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